Devenir maman…ces deux mots qui ont toujours résonné en moi. J’ai toujours perçu la maternité comme quelque d’extraordinaire, une aventure magique. Un lien si fort qui unit un bébé à sa maman. Cette relation inexplicable qui fait qu’une mère est prête à tout pour ses enfants. Cela m’a toujours fascinée et émue au plus profond de mon être.
Donc forcément, quand j’ai eu l’âge (et surtout le chéri!!) de me lancer dans cette si grande aventure, vous imaginez un peu le bonheur que j’ai ressenti. Pourtant j’étais dans une période de ma vie un peu délicate. Au sortir de mes études, je n’avais pas obtenu mon concours de professeur des écoles, et j’avais décidé de tout abandonner pour emménager avec ma moitié, et subvenir à mes besoins de façon autonome. En gros, je voulais quitter mon petit cocon familial pour me prouver que j’étais capable, à présent, de m’assumer seule.
J’ai alors transformé mon petit job d’été en CDI. J’ai bossé comme vendeuse en milieu hospitalier pendant près de 3 ans…et j’ai vite compris que je ne ferai pas ça toute ma vie. J’avais beaucoup de mal à faire face à l’agressivité des gens, leur manque de délicatesse, leur impolitesse, moi qui suis finalement un vrai cœur d’artichaut. J’ai fini par perdre confiance en moi et par commencer à déprimer. Je devais réagir! J’ai voulu me reprendre en main et me suis lancée dans la préparation du concours d’orthophoniste. Ce fut un échec , comme certaines le savent peut-être, beaucoup d’appelés et peu d’élus. Tanpis, tant mieux, nous allions pouvoir mettre en route notre autre projet à chéri et à moi-même (bon ok, c’est surtout moi qui ai poussé pour le mettre en route!): concevoir notre 1er enfant. Que d’excitation!! Enfin, je vais connaître ce que c’est que donner la vie, le vivre au plus profond de moi puisque je vais porter ce bébé 9 mois. Je mets donc entre parenthèses mon désir de reconversion pour vivre pleinement cette période magique qui s’annonce.
C’est parti. J’arrête la pilule en mai 2011, je n’arrive toujours pas y croire. Et nous laissons alors faire Dame Nature. Grande émotion chaque mois quand arrive la date présumée des règles. Un jour de retard…peut-être que!!! Crotte…ce ne sera pas pour cette fois! Pas grave, un nouveau cycle démarre déjà. Et puis, finalement, lors de mon 4ème cycle, un léger retard me fait espérer une fois de plus. Aller, je n’en peux plus d’attendre, je pars acheter le test de grossesse qui va peut être changer ma vie. Une fois mon petit travail accompli, je pose le bâtonnet par terre sans oser trop le regarder…mais je n’arrive pas à attendre le temps recommandé dans la notice. Aller, je le saisis. Au premier abord, je ne vois rien. Rohh, quand-même…je m’approche d’un peu plus près et là…Il y a bien une deuxième petite barre, pâle, mais elle est là. Ça y est, mon rêve est en train de devenir réalité. Je n’ose y croire. Je vais être maman.
Je vais alors vivre une grossesse des plus agréable, je suis en forme, je n’ai pas de nausée, pas de symptome particulier hormis un diabète gestationnel qui me contrarie un peu dans les derniers semaines, mais ça va! Je peux alors pleinement rêver à mon futur bébé. Je lui tricote des petites brassières, je prépare ses petites affaires, etc. Je passe certaines soirées totalement absorbée dans des reportages axés sur l’accouchement (baby-boom ou autres tellement vrai!), et je ne peux m’empêcher de pleurer à chaque naissance (ça promet!). C’est fou, le moment où le bébé sort du ventre de sa maman et où on le pose sur elle, ça me prend aux tripes, je suis complètement bouleversée à chaque fois. Bon les hormones jouent aussi me direz-vous, mais ça arrive encore à me le faire aujourd’hui.
De fil en aiguille, on se rapproche du jour J. J’espère secrètement accoucher plus tôt que prévu (comme pas mal de mamans je pense), genre 2 semaines avant terme, ça serait pas mal! Mais mon bébé prend le temps de se faire une petite beauté, et nous voilà rendus à la veille du terme. Toujours aucun signe. J’ai rendez-vous le lendemain pour faire le point, monito et tutti quanti. Je regarde la TV le soir avec chéri, je vais bien commencer à ressentir une ou deux petites contractions quand-même! Que nenni!! Je file me coucher.
Boooom!! (Presque le même boom que quand elle se lève encore aujourd’hui! Cf: billet précédent) Comme un coup ressenti dans le bas du ventre qui me réveille en sursaut. Et puis, ahhh ça serrrrt…ouf ! Ça s’arrête. J’ouvre l’œil, il est 02h45. Chéri dort paisiblement à côté de moi. Bon je me retourne, j’essaie de me rendormir. Et puis rebelote. Je sers les dents. Une fois la contraction passée, je décide d’aller aux toilettes mais je sens déjà qu’il est en train de se passer quelque chose. Je me recouche quand-même, on va pas commencer à s’affoler non plus. Et bim ça me reprend une troisième fois en 15 minutes et un peu plus fort encore. Bon là, y’a pas à c…., le travail a commencé! Je secoue chéri, il est temps de l’informer de la situation. Il me répond complètement dans le gaz : « ok… mais, je peux me rendormir?! » . Heuuuu, comment te dire… Je n’insiste pas, je vois bien qu’il est encore dans les bras de Morphée. Je vais alors patienter environ une heure en serrant les dents car j’ai déjà des contractions toutes les 3 à 5 minutes. Entre temps chéri a pris conscience que le Grand Moment était arrivé et qu’il était temps de se lever. Nous voilà partis pour la maternité. Arrivée sur les coups de 4h00, je suis dilatée à environ 5/6 cm, on me pose la péridurale dans la foulée. Mais du coup, la fin du travail va prendre un peu plus de temps. Vers 10h00, vient le moment tant attendu de la poussée et là, je sens l’émotion m’envahir. Je reste concentrée pour pousser mon bébé vers la sortie. Mais quelque chose inquiète la sage femme, le cœur de bébé commence à fatiguer et quelque chose l’empêche de sortir. Là, je vois entrer une horde de personnels soignants. Je regarde chéri, paniquée. Son sourire qui dit: « ne t’en fais pas, ça va bien se passer » me rassure tellement à cet instant, je me ressaisis, c’est pas le moment de flancher! On me pose les forceps, et, à 10h19, notre petite fille arrive enfin. J’explose en pleurs, trop d’émotion. Je suis maman. Elle est là. Mais je ne la vois pas encore. Elle est emmenée à toute vitesse pour recevoir les 1ers soins car elle est née avec le cordon autour du cou. Quelques minutes plus tard, on la ramène dans un petit berceau, près de moi. Nos regards se rencontrent alors pour la première fois, deuxième vague d’émotion. Elle m’observe si intensément, comme si elle savait que c’était moi alors que je ne l’ai pas encore prise, ne lui ai pas encore parlé. On se fixe comme cela un moment. Je suis si touchée de voir qu’elle a mon regard , je le remarque tout de suite, ainsi que ma bouche (celle de mon papa). C’est bien ma fille, ça y est je suis maman. J’en garde un souvenir empreint d’un tel bonheur , une telle plénitude, une magie qui fait tout s’arrêter alors autour de soi. Plus rien d’autre ne compte, juste elle et nous, ses parents.
Je ne peux qu’avoir envie de remettre ça! D’ailleurs très vite, j’ai envie de vivre à nouveau cette expérience si intense. Mais après avoir convenu d’une rupture conventionnelle dans mon ancien travail, je reprends les études au 1er anniversaire de ma fille. ‘Tous attendrons un peu. J’ai besoin d’aller au bout de ce projet pour me prouver que j’en suis capable. Et ça paye, l’année d’après j’obtiens mon concours de professeur des écoles. Je suis alors stagiaire pendant 1 an, et en fin d’année scolaire, nous pouvons mettre en route bébé 2. C’est parti! Arrêt pilule en février et comme pour ma 1ère grossesse, ça fonctionne au bout du 4ème cycle. Début juin, pour l’anniversaire de ma grande, petit retard également, difficile de patienter. Alors achat d’un 1er test, négatif. Bon, j’y croyais un peu quand-même. Mais toujours pas de règles, le lendemain, second test…négatif. Ok, elles vont arriver…le surlendemain, chéri me dit: « c’est pas possible, refais-en un » . Sans trop y croire je réitère, et cette fois, je vois s’afficher trèèès timidement une seconde barre! Joie immense! La grande aventure est sur le point de recommencer. Là, ça ne va pas être exactement la même histoire, puisque je suis très fatiguée et que je ressens des nausées (chaque grossesse est bel et bien différente). Pas de diabète cette fois, ça c’est la bonne nouvelle, je vais pouvoir manger tout ce qui me fait envie. Le reste se passe pour le mieux. Ma grande est très contente de devenir bientôt grande sœur. Même excitation quand nous nous rapprochons du jour J. Un mois avant, je n’en peux déjà plus, je me traîne, je suis fatiguée et j’ai tellement hâte de rencontrer ma deuxième petite fille. Je prépare ma valise, au cas où. Mais ayant accouché à terme la 1ère fois, je ne veux pas me faire de faux espoirs. Pourtant, 3 semaines avant, je me couche une nouvelle fois avec aucun symptôme. J’ai hjuste fait constater à chéri que mon ventre semblait être bas d’un coup. Je pressens quelque chose, on verra bien! À 6h une première douleur en bas du ventre, aïe ! Je me retourne, une seconde contraction, puis une 3ème. Ok, ça y est, le jour J semble se présenter à nous avec 21 jours d’avance. Je crains un peu pour mon bébé qui était annoncé à 3 kg à terme. Ne va-t-elle pas être trop crevette? En bonne santé? Je décide de rester confiante. J’avertis chéri, nous finissons de préparer les affaires calmement, ainsi que notre poupette numéro 1 qui a école ce jour-là. Tout se goupille à merveille, nous la déposons à l’école et nous mettons en route pour la maternité illico presto. Je suis dilatée à 6 cm et peux donc recevoir la péri. Je vis quasiment le même accouchement que pour mon aînée. Même durée. À 13h20, lors d’une dernière poussée, j’attrape ma fille moi-même et la pose tout contre moi (pas de cordon cette fois). Deuxième plus beau jour de ma vie. Je n’en reviens pas, ce tout petit être pour qui je ressens déjà un amour si fort. J’aime l’avoir contre moi, la dorloter, la regarder, la nourrir. J’avais déjà allaité ma grande les deux 1ers mois, et cette relation extraordinaire qui nous a unies le temps de l’allaitement, j’avais envie plus que tout de la vivre avec ma deuxième. Je voulais même prolonger l’expérience jusqu’à ses 6 mois, si possible. Tout avait fonctionné pour la 1ère, ça allait donc rouler pour ma 2ème! Et bien non. Ma poupette ne prenait pas de poids, elle s’endormait dès que je la mettais au sein. Au bout de 3 semaines de grand stress quand à sa prise de poids et après quelques biberons (lait maternel et en poudre) qu’elle semblait mieux prendre, j’ai fini par abandonner. Ça a été tellement difficile, je ressens encore ce regret. Mon bébé, je n’ai pas pu , su te donner mon lait. Grande inquiétude, vais-je réussir à tisser avec toi la même relation qu’avec ta grande sœur? Notre relation est certes différente mais tout aussi forte. Je t’aime si fort ma petite chérie, mon bébé.
Devenir votre maman a été et restera la plus belle chose que j’ai faite dans ma vie. Je vous aime tellement et je suis si fière!
Maintenant, profitons!
(Je ne désespère pas de vivre la grande aventure, qui sait, une troisième fois!!)